Henri
Lœvenbruck
4e
de couverture :
Providence,
le grand nulle part.
La
bande d’Hugo, dit Bohem, s’englue dans un avenir opaque. Pour
s’en affranchir, vivants et libres, ces rêveurs intrépides
entreprennent une traversée du pays qui n’épargnera rien ni
personne. Guidant leur devoir d’insoumission, trois valeurs
tutélaires : loyauté, honneur et respect.
Sur
la route, Bohem et les siens feront l’expérience de la vie,
splendide et décadente. À la fin du voyage, au bout de
l’initiation, un horizon : la liberté.
« Jusqu’où
iriez-vous par amour de la liberté ? »
Mon
avis :
Nous
rêvions juste de liberté est
sans aucun doute le roman le plus captivant que j’ai lu durant
cette année 2017. L’histoire
vous choppe dès
la première page et vous embarque
sans jamais vous lâcher
vers un dénouement qui vous laissera K.O. debout.
Certes, le choix d’une narration à la première personne donnera
peut-être de l’urticaire aux plus radicaux de nos académiciens :
le conteur est issu d’un
milieu modeste et ne fait pas de l’éducation ou de la culture une
priorité. Son langage est celui de la rue, avec ses codes qui
n’appartiennent qu’à la bande, ses
approximations syntaxiques…
sa grammaire est
en haillon,
mais elle
accouche d’une
poésie brute, viscérale, de
celle qui balance
des images comme des pavés dans la gueule des flics ou
des bourgeois, de toute cette société qui veut enfermer,
canaliser, étiqueter, normaliser…
Nous
rêvions juste de liberté
gronde et vibre comme ces
Harley et leurs
bicylindres en V qui sont à
la fois vecteur et symbole de cette liberté que cherchent
désespérément Hugo et ses potes quand un présent sans avenir les
propulse sur les chemins,
avec la rage de vivre comme
moteur et une vague chimère
pour objectif.
Mais la route a-t-elle une
fin ? Si certains
s’arrêtent un jour dans un coin ni plus beau ni plus laid
qu’ailleurs, Bohem est de ceux qui veulent rejoindre l’horizon,
plus loin, toujours plus
loin…
Grisant
comme une longue balade en moto, ce livre est écrit de fureur et
d’espoir, d’amitié et de trahison, de rires et de pleurs. Quand
d’un coup de talon, vous déplierez la béquille et refermerez la
dernière page, l’odeur de moteur chaud et les cliquetis du métal
qui refroidit vous accompagneront encore longtemps, et malgré
la fatigue du voyage, vous
regretterez déjà de vous
être arrêté, parce que vous le savez, la liberté n’existe que
dans le mouvement.
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