Condie
Raïs
4e
de couverture :
Isabelle,
jeune stagiaire à la Défense, subit le harcèlement permanent des
fans du romancier Marc Mussaut, dont les livres
sentimentalo-érotiques se vendent par millions dans le monde entier.
Elle le déteste. Si elle le pouvait, elle irait lui faire la peau.
Sauf qu’elle ignore qu’elle va devoir lui servir de nounou.
Mon
avis :
Un
auteur que j’apprécie a récemment laissé quelques commentaires
élogieux à propos d’un recueil de nouvelles signé Condie
Raïs… Cela a naturellement attisé ma curiosité, mais plutôt
que ces nouvelles, je me suis tourné vers ce court roman. Bien m’en
a pris.
L’auteur
qui se cache derrière ce pseudonyme tient à garder secrète sa
véritable identité, mais n’hésite pas à mettre en scène son
avatar avec beaucoup d’humour et une bonne dose d’autodérision,
allant même jusqu’à le faire décéder pour les besoins de ses
autres personnages. De l’humour, cet opuscule n’en manque pas et,
comble du bonheur, il s’exprime dans la finesse, avec un brin
d’insolence qui me fait dire que Condie ment (désolé, je
n’ai pas pu m’empêcher !) : elle n’est pas aussi
vieille qu’elle le prétend. En tout cas, ses écrits ont la
verdeur de ceux qui savent rester éternellement jeunes, et c’est
une vraie bouffée d’air frais. Je dis « elle », parce
que c’est sous des traits féminins qu’elle se présente, mais là
encore, à la manière des anges, le mystère plane…
L’ombre
d’un écrivain
parle… des écrivains. On
en a vu tellement, de ces auteurs qui s’ennarcissisent à ne parler
que d’eux-mêmes et de leur souffrance à accoucher de quelques
mots ! Condie
Raïs
n’est pas de ceux-là ! D’ailleurs, plus qu’un écrivain,
c’est le petit monde de l’édition qu’elle nous décrit, la
littérature comme produit commercial qu’elle brocarde avec une
tonifiante ironie.
Ceux
qui me suivent vont peut-être se dire : « chez Poljack,
c’est deux poids, deux mesures ! Pas un mot sur les coquilles
alors qu’il n’hésite pas les relever chez d’autres auteurs… »
C’est vrai, il reste quelques coquilles (peu nombreuses), mais
j’avoue que quand un bouquin me donne la banane dès les premières
lignes et me la conserve jusqu’à la dernière page, j’ai
tendance à tout lui pardonner. Le livre de Condie
Raïs
est un pur moment de plaisir, jubilatoire
en diable et talentueusement irrévérencieux. Et moi, des romans
comme celui-ci, j’en veux bien tous les jours au petit-déjeuner.
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