Jean
Ducreux
4e de
couverture :
Un homme taciturne est pris
pour le sauveur de celui qu’il vient d’assassiner. Loubna
Ammasri, jeune journaliste à la Tribune – Le Progrès dresse un
portrait très flatteur de ce héros malgré lui. Et, pour tous, il
devient le Héros de la Route Départementale 311, celui qui a
risqué sa vie pour tenter de secourir un chirurgien réputé, dans
une voiture en feu. Mais deux gendarmes de
Saint-Symphorien-sur-Coisse commencent à avoir des doutes, pour des
raisons pas forcément liées à leur enquête. Ils vont
s’intéressaient aux secrets du pseudo-héros, et à la véritable
personnalité de la victime. Une histoire d’amour et de mort située
dans les Monts du Lyonnais et la Plaine du Forez.
Mon avis :
Un roman dont l’action se
situe dans une région que vous connaissez bien développe souvent
une saveur particulière, un goût de Madeleine qui vous
touche un peu plus profondément. D’où le succès du genre dit
régional.
Le héros de la RD 311
pose son
intrigue pas très loin de chez moi, entre
le Forez et les Monts du Lyonnais,
dans un secteur où chaque nom de lieu m’évoque quelque chose ;
alors forcément, je n’en ai pas abordé la lecture sans un
petit sourire accroché au coin des lèvres, ce même petit sourire
que vous avez quand vous ouvrez l’album de famille ou la vieille
boîte à chaussure renfermant des photos anciennes.
Bien
évidemment, si le côté « local » du bouquin attire le
lecteur concerné, il faut une bonne histoire pour le retenir entre
ses pages… Celle de Jean
Ducreux est du genre
addictive, avec un suspense bien maîtrisé qui pousse à tourner
encore et encore les pages pour en connaître le fin mot.
Il
faut dire qu’entre l’enquête criminelle et les relations
croisées entre les différents protagonistes, la trame est serrée
et a de quoi engendrer de nombreuses questions.
Le
style est léger, avec un
humour omniprésent ; l’écriture est simple d’abord,
mais
jongle
avec un vocabulaire plutôt riche, parfois même recherché tant
certains mots ou
locutions
paraissent hors du temps, un peu désuets,
ce
qui fera
sans doute râler quelques esprits chagrins obligés d’avoir
recours au dictionnaire. Pour ma part, tant qu’elle n’est pas
ostentatoire, cette richesse va de pair avec le plaisir de lecture,
cependant, j’ai eu la
sensation, face aux expressions les moins usitées, que l’auteur
« cherchait à bien faire » en les tirant d’un
dictionnaire des synonymes. J’ai
ressenti un déséquilibre entre ces mots et le vocabulaire général
du roman. Mais, bon ! Je pinaille, cela n’a eu lieu qu’une
ou deux fois.
Les
personnages sont attachants, parfois agaçants, ce qui leur donne un
peu plus de vie, et les
seconds rôles, souvent
« hauts en couleur », sont bien dessinés sans
tomber dans la caricature.
Je l’ai dit plus haut, le
récit est prenant et plutôt
bien
construit ; les
révélations relancent l’intérêt efficacement, mais
si le scénario ne souffre d’aucune faiblesse, on regrettera un
final qui n’éclaire pas suffisamment certaines zones d’ombres.
Ce qui ne m’a pas empêché
de refermer ce livre avec le sentiment d’avoir passé un excellent
moment et l’envie de retrouver rapidement les gendarmes de
Saint-Symphorien-sur-Coisse et les journalistes du Progrès.
Mais
en attendant − et je sais qu’ils reviendront −, que
vous soyez de la région ou pas, glissez Le héros de la
RD 311 dans vos bagages,
et venez passer vos vacances dans les Monts du Lyonnais ! Vous
verrez, vous ne le regretterez pas !
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