Fabrice
Brunon
Auteur auto-édité
4e de
couverture :
Quand l’appréhension se
transforme-t-elle en inquiétude ? À quel moment la crainte se
mue-t-elle en angoisse palpable ? À quel moment précis
l’effroi se métamorphose-t-il en terreur innommable qui vous
dévore les entrailles ?
Lorsque votre mari et votre
fils sont en retard ? Quand ils ne donnent plus signe de vie ?
À la seconde où vous découvrez que leur existence est peut-être
le fruit de votre imagination gangrenée ?
Seule dans l’imposante
demeure familiale et coupée du monde par les éléments déchaînés,
Lénore devra affronter les démons du passé et faire face à une
terrible vérité qui pourrait bien ébranler sa raison vacillante et
remettre en question l’essence même de son être.
Au gré de révélations
macabres et de découvertes bouleversantes, ce thriller psychologique
à l’ambiance oppressante tient le lecteur en haleine jusqu’à
une conclusion tout aussi inattendue qu’implacable.
Mon avis :
Dans sa présentation,
l’auteur explique qu’il a écrit ce thriller pour sa femme…
C’est bien connu, l’amour rend aveugle. C’est sans doute pour
ça qu’il a employé les grands moyens afin d’éblouir l’élue
de son cœur. Et il est arrivé à ses fins, puisque l’épouse
subjuguée a apprécié le présent au point de lui conseiller de le
publier. Mais pour un regard non asservi par le filtre des
sentiments, c’est terriblement bling-bling !
Certes, Fabrice Brunon
maîtrise la syntaxe autant que la grammaire ; à
l’évidence, il sait aussi rythmer un texte, terminer un chapitre
au bon moment pour ménager le suspense, et dévoiler petit à petit,
juste quand il le faut, les dessous de l’histoire pour attiser la
curiosité… Et on ne peut certainement pas lui reprocher de manquer
de vocabulaire !
C’est
justement là où le bât blesse, tant il est surchargé. On est face
à une débauche d’adjectifs tombant
souvent dans l’excès (les escaliers, les immeubles sont
« cyclopéens », la demeure, les murailles sont
« pharaoniques »…),
d’images tarabiscotées, parfois redondantes (un labyrinthe
dédaléen et un dédale
labyrinthique, des
souvenirs flous et
imprécis…), ou contradictoires (cette cacophonie au rythme
implacablement régulier…), et de clichés mille fois lus. Je
passerai rapidement sur cette manie de commencer chaque chapitre en
répétant des précisions
sur la date (avec une erreur flagrante : 1993, vingt ans avant
le jour J qui se passe en… 2015 !) que le lecteur non touché
par une sénilité précoce aura sans doute enregistrées bien avant
la fin du bouquin. On finit par ne plus lire les en-têtes…
Alors
quid de ce roman ? Rivales
repose sur une base intéressante. Cette plongée dans le psychisme
tourmenté de Lénore, passant de
la femme de trente-cinq ans à une période de son adolescence qui se
situe peu après le traumatisme primaire, est
fort bien menée et garde le lecteur en haleine. C’est tout ce
qu’on attend d’un thriller psychologique et ça aurait pu être
une réussite, mais l’ensemble est gâché par un phrasé
grandiloquent qui me laisse la même impression qu’un sapin de Noël
tellement décoré que l’on n’en
voit plus l’arbre.
Pour
moi, ce texte serait à reprendre, non pas avec un stylo, mais avec
une gomme.
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